Téléconsultation vétérinaire : de quoi s’agit-il ?

Lorsqu’un animal est souffrant, il n’est pas toujours chose facile que de l’amener à un cabinet ou une clinique vétérinaire. D’autres fois, c’est l’emploi du temps du maître qui est difficilement conciliable avec les horaires d’ouverture des structures de soins animaliers, ou bien l’animal peut rencontrer un problème lors d’un déplacement en vacances par exemple. La téléconsultation présente ainsi de nombreux avantages. En quoi consiste-t-elle ? Comment les soins sont-ils prodigués ? Et quelles en sont les limites ? Nos réponses.

La téléconsultation vétérinaire : définition

La téléconsultation vétérinaire est un rendez-vous médical tenu en visio-conférence, permettant au vétérinaire de voir l’animal souffrant, d’échanger avec le propriétaire, et de pouvoir ainsi établir un diagnostic, donnant lieu à un simple bilan de santé voire à une ordonnance médicale pour mettre en place un traitement.

Si la consultation à distance était déjà dans les tuyaux pour faciliter certains apports de soins difficiles ou impossibles à tenir en présentiel, le confinement de 2020 a assurément précipité les choses, si bien qu’un décret est paru en mai 2020 pour autoriser cette pratique en phase expérimentale durant 18 mois. Ainsi, ce qui semblait bien difficile à mettre en place auparavant est devenu, par la force des choses, envisageable, bien plus pratique, et tout aussi efficace. Ceux qui ont dû s’adapter se sont finalement réinventés. On pourrait tout à fait la comparer au télétravail et à toutes ces méthodes qui ont émergé des effets de la crise sanitaire.

Deux conditions sont requises pour que le praticien puisse exercer des téléconsultations :

• Être inscrit au tableau de l’Ordre des vétérinaires,
• Effectuer une déclaration auprès du Conseil régional de l’Ordre dont il dépend.

Téléconsultation ne veut pas dire télémédecine

Le choix des mots est important. La télémédecine vétérinaire regroupe cinq actes différents, dont la téléconsultation, mais également :

• La télésurveillance vétérinaire: Elle permet au vétérinaire d’interpréter à distance des données sur son patient, en l’occurrence l’animal. Elle fait donc appel à des objets connectés mais pas en temps réels. Il peut s’agir d’un suivi médical ou sanitaire d’un animal via des mails réguliers du propriétaire détaillant son état de santé, avec des photos pourquoi pas ;
• La téléexpertise vétérinaire: Il s’agit ici de la consultation d’avis médicaux d’autres vétérinaires spécialisés. Dans le cas par exemple d’un vétérinaire qui recevrait en consultation un hamster, qui fait partie de la catégorie des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) mais qui ne serait pas expert dans ce domaine, il peut ainsi faire appel à un confrère plus expérimenté à la consultation de ce type d’animal ;
• La téléassistance vétérinaire: On peut dire qu’elle est en quelques sortes l’inverse de la téléexpertise. Ici, le vétérinaire peut assister à distance un autre vétérinaire ou toute personne délégataire de soins pour réaliser un acte particulier ;
• La régulation médicale vétérinaire: Elle consiste pour le vétérinaire à fournir des informations précises de conduite à tenir en cas d’urgence avec son animal. En cas d’accident par exemple, le temps de l’arrivée des pompiers, un vétérinaire peut donner des conseils de gestes de premiers secours à pratiquer.

Et en pratique, comment ça marche ?

Pour pouvoir téléconsulter, deux options sont envisageables :

• Soit par le vétérinaire traitant, à condition qu’il pratique la consultation vidéo. Dans ce cas, après avoir appelé pour prendre rendez-vous, il peut vous envoyer un lien par mail où chacun se connectera à l’heure définie. Ces visioconférences peuvent se tenir via certains sites ou outils dédiés, type Teams ou Zoom ;
• Soit via une plateforme dédiée souvent accessible 24/7, type consultation d’urgence. Plusieurs applications ont vu le jour suite à l’annonce de l’expérimentation par l’Ordre des Vétérinaires. Elles sont pleinement sécurisées et gèrent autant la prise de rendez-vous que la visioconférence, le paiement en ligne de la consultation et les ordonnances sécurisées, le tout sans avoir à déplacer son animal.

Suite à la téléconsultation, trois solutions pour le maître dans le cas d’un traitement à mettre en place :

• Se déplacer sans son animal au sein de l’établissement vétérinaire pour récupérer l’ordonnance mise à disposition durant 10 jours,
• Se faire expédier les médicaments ou l’ordonnance par colisage sous 10 jours,
• Se faire envoyer l’ordonnance par l’application pour l’exercer auprès du praticien ou de la pharmacie de son choix.

Une idée du tarif ?

Parfois, le confort se paye. D’autant que ce dispositif entraîne l’équipement nécessaire du praticien pour des téléconsultations de qualité. Difficile de donner un tarif fixe puisque le secteur des soins vétérinaires n’est pas conventionné. Aussi, si chaque praticien fixe le tarif de consultation qu’il veut, il peut en être de même pour les téléconsultations. Toutefois, les applications dédiées proposeront de manière générale des téléconsultations entre 25 et 30 € TTC.

Quels types de soins peuvent être prodigués ?

La téléconsultation permet au vétérinaire de tenir un rendez-vous médical presque comme si l’animal était présent physiquement. Elle rend possible :

• La consultation annuelle de contrôle et les conseils du vétérinaire, notamment à visée nutritionnelle ou antiparasitaire,
• Le suivi de guérison d’un animal, type suivi postopératoire,
• La mise en place d’un traitement médical, notamment pour des problèmes cutanés ou comportementaux dont la manipulation n’est pas indispensable,
• La récidive d’une affection chronique de l’animal, dont le vétérinaire connaît parfaitement le suivi médical.

Dans certains cas toutefois, le vétérinaire demandera au propriétaire d’amener son animal en consultation avant d’annoncer un diagnostic.

Les limites à la téléconsultation vétérinaire

Ce procédé à distance permet à peu près tout, sauf la manipulation de l’animal. De fait, plusieurs soins sont tout de même exclus de ce type de consultation : ceux qui nécessitent la pratique de gestes techniques.

• L’administration d’un médicament,
• Tout acte médical : prise de sang, piqure, etc.,
• Tout acte chirurgical, dont l’anesthésie.

De plus, dans le cadre d’une téléconsultation par le vétérinaire traitant, elle n’est autorisée que sur des animaux déjà vus par le praticien, et sous un délai de moins d’un an pour les animaux de compagnie, et de moins de six mois pour les animaux d’élevage. Au-delà, il lui sera difficile et contraire au code de déontologie que de poser un diagnostic fiable et certain sur l’état de santé de l’animal.

Pour conclure, précisons que le but de la téléconsultation n’est en aucun cas de remplacer le lien physique avec l’animal, mais plutôt d’offrir un possible suivi complémentaire.