Vétérinaire comportementaliste : qui est-il ? Quel est son rôle ?

Notre animal de compagnie, on l’aime et on le soigne ! C’est la devise de la majorité des propriétaires engagés pour préserver la santé de leur compagnon de route. Malheureusement, l’apparition de certaines pathologies freine certains maîtres. C’est le cas des troubles comportementaux qui sont la cause de près de la moitié des abandons. Certains propriétaires ne voient que par la mise en place d’un traitement antibiotique pour pallier aux troubles de la santé de leur animal, sans penser aux approches plus psychologiques, qui méritent à être connues. Le vétérinaire comportementaliste est un praticien qui adopte ce type d’approche pour soigner ces troubles qui peuvent arriver au cours de la vie de l’animal. Qui est-il ? Comment agit-il sur les troubles de votre compagnon ? Quand le consulter ? Nos réponses.

Qu’est-ce qu’un trouble comportemental ?

Un trouble comportemental se manifeste par une action ou réaction à une situation qui ne ressemble pas à l’attitude habituelle ou à celle qu’il conviendrait d’avoir. C’est une anomalie comportementale qui peut se manifester autant par l’excès que par le défaut, dans différentes sphères qui peuvent être tant alimentaire qu’hygiénique ou relative aux humeurs. Il peut notamment s’agir des symptômes suivants :

• Agitation, impulsivité, excitation ;
• Malpropreté ;
• Peur, angoisse, anxiété ;
• Agressivité, destruction, morsure, grognement ;
• Comportement compulsif ;
• Tristesse, détachement, désintérêt, dépression, fugue.

Les causes possibles de l’apparition de troubles comportementaux

Les troubles comportementaux chez l’animal peuvent être liés à des circonstances sociales, culturelles, héréditaires, environnementales, ou autre. Plusieurs facteurs peuvent les provoquer :

• Un choc émotionnel: L’apparition ou la disparition d’un autre animal de compagnie au sein du foyer, un changement de maître, la disparition de l’un des membres du foyer (un décès ou un déménagement), un manque de disponibilité du maître, etc. ;
• Un choc physique: Un accident de la route ou une agression par un autre animal ;
• Une maladie sous-jacente: Des douleurs ou une maladie cérébrale ;
• Un mal-être: Qu’ils soient ponctuels, temporaires ou permanents, certains facteurs, même minimes, peuvent provoquer un mal-être chez l’animal et entraîner certains troubles.

Qu’est-ce qu’un vétérinaire comportementaliste ?

Le vétérinaire comportementaliste est un docteur en médecine, spécialisé dans l’analyse des comportements et de la santé mentale des chats et des chiens. Son parcours professionnel débute par un cursus de sept années d’études vétérinaires alliant théorie et pratique, avec une spécialisation l’ayant amené à décrocher un diplôme en éthologie.

Qu’est-ce que l’éthologie ?

L’éthologie est l’étude scientifique du comportement animal au sens large, dont l’espèce humaine, dans le contexte de l’évolution par sélection naturelle. Les formations en éthologie sont notamment axées sur les sciences cognitives, les neurosciences, le développement et les mécanismes du comportement animal, la biologie évolutive, l’écologie comportementale, la protection et la conservation des espèces, la physiologie et le bien-être animal.

Quel rôle revêt le comportementaliste animalier ?

Sa mission première est de se soucier du bien-être de votre animal. Son objectif est de lui faire retrouver une bonne santé mentale qui passe nécessairement par une approche d’analyse comportementale approfondie à caractère social, psychologique, physiologique. Le vétérinaire comportementaliste cherchera également à évaluer le degré de dangerosité de l’animal dû à ses troubles, pour son maître et son entourage, mais également pour lui-même. Il va chercher à comprendre la cause du trouble comportemental. En concentrant son travail sur la cause, il travaillera par effet papillon sur les conséquences et donc son bien-être. Notons également que le vétérinaire peut agir à titre préventif, ce qui est d’ailleurs souhaitable. Il est donc bon de le consulter dès l’apparition même ponctuelle et légère de symptômes d’un dérèglement comportemental.

La thérapie comportementale

La thérapie comportementale passe par une ou plusieurs consultations où le vétérinaire proposera à votre animal divers exercices dont l’objectif sera d’étudier ses réactions, de susciter le trouble rencontré pour mieux l’identifié et le comprendre. La thérapie pourra également passer par de nombreux échanges avec le maître avec des questions lui permettant de mieux cerner l’origine du problème. D’autres fois, pour les chiens, des séances de dressage seront nécessaires pour rétablir non pas une relation de dominant/dominé, mais plutôt une alchimie ou une connexion peut-être perdue entre le chien et le maître.

La prescription médicamenteuse

Le vétérinaire comportementaliste peut choisir de prescrire un traitement de psychotropes à l’animal s’il juge que ses troubles comportementaux le rendent dangereux. Ces médicaments régulent l’activité psychique en agissant sur le système nerveux de l’animal. Ils permettent de l’aider à retrouver son calme et un peu de sérénité. Ces médicaments ne sont prescrits que dans le cas d’un comportement agressif, hostile et ingérable. Ils peuvent être donnés de manière très ponctuelle ou être intégrés à l’alimentation de l’animal en plus faible quantité.

L’investissement du maître : un élément fondamental

Au-delà d’agir sur l’animal, le parcours de formation du comportementaliste lui permettra d’expliquer au maître ce dont l’animal a besoin selon la race. En consultant un vétérinaire spécialisé dans les troubles comportementaux, il est primordial que le maître prenne pleinement sa part de responsabilité dans les troubles que rencontre son animal, non pas sous forme de jugement, de punition ou d’autoflagellation, mais plutôt dans une démarche constructive de remise en question pour aller vers des temps meilleurs et retrouver une complicité avec son animal en pleine santé. Le maître doit comprendre qu’il a un vrai rôle à jouer dans l’amélioration des troubles comportementaux de l’animal. Nous irons même plus loin encore en disant que sans l’investissement sincère du maître, même une thérapie la plus complète ne rendra aucun résultat.

Comment se passe un test comportemental ?

Un test comportemental se pratique dans une clinique spécialisée. Il peut durer de 30 minutes à 2 heures selon les troubles de l’animal. Il est conseillé d’apporter des photos ou vidéos illustrant le motif de consultation, surtout si le trouble comportemental n’est pas permanent. Le vétérinaire va proposer plusieurs exercices à l’animal et classer ses réactions et son comportement général dans l’une des quatre catégories allant du niveau 1, ne présentant aucun risque de danger, au niveau 4, présentant un danger élevé pour l’entourage.

Suite à son analyse, le vétérinaire expert proposera des mesures préventives à mettre en place et indiquera au maître l’échéance de la prochaine consultation, allant de 3 ans maximum pour les animaux présentant un degré de dangerosité faible, à 1 an maximum pour les plus hostiles.

Le cas particulier des chiens de catégorie 1 et 2

Les chiens de catégorie 1 et 2, dits dangereux, ainsi que tout chien ayant déjà mordu au moins une fois, doivent obligatoirement être signalés et soumis à une évaluation annuelle. Sans cela, et donc sans prise en compte par le maître de la dangerosité possible de son animal, le permis de détention ne peut être octroyé par la municipalité.

Tarif et prise en charge d’une consultation d’un vétérinaire comportementaliste ?

Le tarif de la consultation dépendra du trouble comportemental observé, selon sa complexité et le besoin de suivi post-consultation. De manière générale, elle environnera les 90 à 150 € sur la simple consultation, auxquels viendront potentiellement s’ajouter les examens médicaux ou le traitement médicamenteux à mettre en place.

L’assurance santé animale

Souscrire une assurance animale peut offrir une prise en charge de nombreux soins selon la formule choisie. La consultation d’un vétérinaire comportementaliste et les soins associés peuvent être pris en charge par le contrat d’assurance, sous certaines conditions tout de même :

• Une formule optimale: Les contrats économiques ne proposent pas la prise en charge de ce type de consultation spécifique. De plus, bien souvent, cette prise en charge n’est pas comprise dans les formules « toutes faites ». Il est généralement nécessaire de contracter une garantie optionnelle complémentaire, type forfait prévention ;
• Un vétérinaire comportementaliste diplômé: L’éducation canine, par exemple, ne saurait être prise en charge si elle n’était conseillée « que » par un éducateur canin. Bien qu’il soit un professionnel, l’assurance animale n’indemnisera que la prescription d’un vétérinaire diplômé et spécialisé ;
• La date d’apparition des symptômes: Bien souvent, les assureurs refusent d’assurer les animaux présentant déjà des troubles sanitaires lors de la souscription. C’est également le cas des troubles comportementaux. Pour accepter de les indemniser, il faudra que l’animal soit assuré en amont de leur apparition. De plus, certains n’acceptent de prendre en charge que les troubles comportementaux dus à une pathologie physique. L’aspect psychique ou psychologique n’entre que peu dans les termes des contrats.