Rongeurs, oiseaux, reptiles, poissons, etc. Les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) sont des animaux dits « d’agrément », autres que les chats et les chiens. Ils ne représentent cependant pas à eux trois la catégorie des animaux domestiques. En effet, parmi les NAC figurent des animaux domestiques comme non domestiques. De plus en plus de Français les adoptent, mais quels sont-ils et quelles démarches entreprendre pour les détenir ?
Un peu d’histoire
Le terme NAC est apparu dans les années 80 par un vétérinaire lyonnais pour définir les animaux carnivores non encore reconnus par la législation, qu’il recevait en consultation. Ces nouveaux animaux de compagnie n’étaient pas connus de la médecine animale. Il fallait donc que les vétérinaires fassent des recherches plus approfondies sur l’organisme de chacun d’eux, leurs habitudes qu’elles soient alimentaires ou de vie, pour pouvoir leur apporter le soin nécessaire. Aussi, le terme Nouveaux Animaux de Compagnie a permis de les classifier en créant presque une nouvelle catégorie animale.
Les NAC, qui sont-ils ?
L’arrêté du 11 août 2006 définit la liste des espèces formant les NAC, dont les NAC domestiques et non domestiques. Voici venue l’heure des présentations.
- Les rongeurs : hamster, rat, souris, cochon d’inde, gerbille, chinchilla, lapin, écureuil de Corée, etc. ;
- Les serpents : Couleuvre, boa, python ;
- Les oiseaux : perroquet, canari, perruche, toucan ;
- Les lézards : iguane, caméléon, gecko ;
- Les amphibiens comme la grenouille ;
- Les tortues;
- Les gallinacées : poule, dindon, paon, oie, canard, etc. ;
- Les poissons : poisson rouge, carpe, combattant, guppy, scalaire, discus, voire même piranhas ;
- Certains insectes : phasme, ver à soie, abeille ;
- Certains arthropodes, notamment la mygale ou le scorpion ;
- Certains mammifères carnivores : hermine, fennec, putois, furet, cochon, chèvre, mouton, etc. ;
- Certains singes comme le saïmiri et le ouistiti à pinceaux blancs.
Que nous dit la réglementation ?
Il est important d’y penser, la législation intervient dans les conditions de détention d’animaux, dont les NAC.
Le bien-être animal
Valeur primordiale de santé physique, mentale et sociale, le bien-être n’est pas qu’une notion spirituelle. Elle a été définie par l’Organisation mondiale de la santé animale comme une obligation à respecter par les propriétaires, en s’engageant à assumer les libertés fondamentales des animaux, leurs besoins physiologiques et la procuration de soins nécessaires à leur bonne santé. Tout détenteur d’un animal s’engage donc à lui garantir les 5 libertés individuelles suivantes :
- Une bonne alimentation : nourriture équilibrée, eau, pas de malnutrition,
- De bonnes conditions de vie : limiter le stress et pas de peur,
- L’apport de soins préventifs réguliers : vaccination, traitement antiparasitaire, soins contre la maladie et la douleur,
- Une bonne hygiène,
- Du temps à lui consacrer.
Aussi, tout acte de maltraitance, qu’il soit intentionnel ou non, est sanctionné par la loi, comme l’indique l’arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux.
Les NAC d’espèces domestiques
La détention d’espèces domestiquées de NAC est libre. L’arrêté du 3 avril 2014 fixe les règles sanitaires et de protection animale auxquelles doivent satisfaire les activités liées aux animaux de compagnie d’espèces domestiques, dont les NAC font donc partie. Les mêmes règles s’appliquent donc pour les NAC d’espèces domestiques, comme pour les chats et les chiens.
Les NAC d’espèces non domestiques
Il en est autre chose des espèces non domestiques de NAC. Leur détention est conditionnée au respect du Code de l’environnement, dans ses articles relatifs à la détention, à l’élevage et au commerce, ainsi qu’à la délivrance d’un certificat de capacité pour l’entretien de ce type d’animaux. Une fois reçu, le propriétaire devra faire une demande complémentaire d’autorisation préfectorale d’ouverture auprès de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) du département du lieu de détention de l’animal. Certains devront également être identifiés. La détention d’un animal sans autorisation est punie d’un an d’emprisonnement et de 15000 € d’amende.
Le cas particulier des NAC d’origine exotique
La détention de NAC d’origine exotique est soumise aux normes CITES (Commerce International des Espèces Sauvages). Leur objectif est de garantir que le commerce international des animaux et plantes concernés ne nuise pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces sauvages.
Aussi, avant d’adopter un NAC d’origine exotique, il faudra impérativement veiller à :
- Vérifier son origine légale qui doit être entièrement tracée ;
- Ne pas l’acheter à l’étranger et l’importer en France. Cela est interdit, donc impossible de le faire soigner par un vétérinaire diplômé, passible d’une amende importante, et malheureusement d’euthanasie de l’animal ;
- S’assurer que la personne qui vous le vend dispose bien des autorisations requises pour le faire ;
- Exiger la facture de l’achat et bien la conserver.
De manière générale, en dehors de ces impératifs d’ordre plutôt réglementaire, il convient de solliciter sa conscience écologique. Les animaux exotiques ne sont pas dans leur milieu naturel en France. Pour les importer, des destructions de bio-organismes sont opérées, avec des pertes de plus de 50% lors de l’acheminement. Détenir ce type d’animaux revient à prendre part à un marché lucratif dont le bien-être animal reste au second plan. Posséder un animal exotique qui se laisse dépérir parce qu’il a été capturé à l’état sauvage est-il une attitude responsable et raisonnable ? A chacun d’en juger.
Les soins animaliers
Porter les soins nécessaires à son NAC est en premier lieu une preuve de bonne volonté à l’aider à s’acclimater et se plaire dans son nouveau milieu. Comme pour tout animal, il est important de veiller à sa bonne santé. En voici trois arguments.
Un milieu « artificiel »
Le propriétaire du NAC pourra faire preuve de toute sa bienveillance et sa bonne volonté pour tenter de reconstituer un milieu semblable au milieu naturel de l’animal, il n’en restera pas moins un milieu reconstitué. Milieu qui ne disposera pas de toutes la biodiversité de son milieu naturel, ni du même climat pour les animaux importés sur le territoire. Ces facteurs ne doivent pas être minimisés. Le gros risque pris est que l’animal ne parvienne pas à s’adapter et développe des pathologies le rendant plus vulnérable. Aussi, les rendez-vous vétérinaire peuvent se multiplier et peser lourd dans le porte-monnaie.
Des frais vétérinaires onéreux
Les Nouveaux Animaux de Compagnie étant de plus en plus présents au sein des foyers, la médecine vétérinaire s’y est adaptée. Une nouvelle population animale dont il a fallu rechercher l’origine, comprendre le métabolisme de chacun, connaître leurs besoins physiologiques et leur façon de vivre au sein de leur milieu naturel, etc. Tout autant de connaissances récentes qui sont mises à profit des nouveaux propriétaires de NAC, à laquelle s’ajoutera une alimentation probablement particulière. Cette connaissance a évidemment un prix qui ne passe pas inaperçu sur la facture du vétérinaire.
Penser à l’assurance animale
De plus en plus d’assureurs proposent des contrats d’assurance pour les NAC. S’ils ont longtemps été frileux à s’engager sur de multiples espèces dont les organismes biologiques et physiologiques n’étaient pas connus et ne le sont pas parfaitement encore aujourd’hui, certains ont franchi le pas, comprenant ici l’opportunité d’un nouveau marché à saisir tant les NAC se multiplient dans les foyers. Aussi, l’assurance animale peut apporter confort et sérénité avec son nouveau compagnon.
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