Adopter un chien est un évènement important dans la vie de son maître. C’est se promettre fidélité, c’est avoir un compagnon de route avec qui partager tous les moments de sa vie et se créer de nombreux souvenirs. Mais adopter un chien ne doit jamais être une décision prise sur un coup de tête. L’achat compulsif d’animaux risque fort de faire oublier quelques éléments essentiels à prendre en compte en amont, et notamment le budget qu’il représente : croquettes, jeux, laisse, panier, éducation peut-être, et surtout et avant tout les soins vétérinaires. Des visites obligatoires aux consultations pour un problème de santé, en passant par les contrôles réguliers, les frais vétérinaires peuvent vite peser dans la balance du budget mensuel.
Des frais qui varient d’un chien à l’autre
On les estime entre 100 et 300 € par an, mais en réalité, il est difficile d’établir un budget moyen annuel pour les soins vétérinaires tant ils dépendent de trois facteurs essentiels :
- L’âge du chien ;
- La race du chien ;
- Les tarifs pratiqués par votre vétérinaire.
L’âge du chien
Les frais vétérinaires du chien les plus importants sont dispensés à son tout jeune âge et dès lors qu’il devient vieillissant.
Avant le sevrage, le chiot profite des défenses immunitaires transmises par le lait maternel. Une fois sevré, celui-ci se retrouve affaibli avec un système immunitaire déficitaire. De fait, les vaccins doivent être injectés dès les 2 mois du chiot, pour lui éviter tout risque de maladie infectieuse. Aussi, la première année, le budget des soins vétérinaires explose avec :
- La vaccination contre l’Hépatite de Rubarth, la Parvovirose, la Rage, la Leptospirose et la maladie de Carré pour environ 140 € annuels, comprenant le rappel vaccinal ;
- L’identification par une puce ou par un tatouage, chacun coûtant environ 60 €, sans compter l’anesthésie ;
- Les vermifuges et antiparasitairesde manière récurrente pour environ 30 à 40 € annuels selon le poids de l’animal ;
- La stérilisation d’une femelle entre 200 et 400 €, et castration d’un mâle entre 150 et 200 €.
Au cours de sa vie, même le chien en bonne santé devra être consulté pour un simple contrôle de poids, d’alimentation, d’état de santé général, pour lequel il faudra compter environ 40 €, qui n’est que le tarif de visite auquel s’ajoutera les éventuels soins réalisés s’il y en a.
Les chiens vieillissants ou présentant une fragilité au cours de leur vie devront consulter plus régulièrement le vétérinaire, et c’est là que le tarif des soins s’envole. Au prix des traitements, s’ajouteront les tarifs chirurgicaux ou de soins spécifiques : Comptez 75 € pour un bilan sanguin, 60 € pour une radiographie, 150 € pour des soins avec plaie superficielle ouverte, et plus de 1000 € pour une intervention chirurgicale et hospitalisation.
A chacune de ces étapes viendra également s’ajouter un autre critère qui est le sexe du chien. Les femelles seront plus sujettes aux tumeurs et aux infections mammaires ou utérines, alors que les mâles auront une fragilité au niveau du système reproductif.
La race du chien
Certaines races de chien sont plus fragiles que d’autres. Les chiens de race sont de façon plus générale plus sujets aux maladies cardiaques comme la sténose aortique. Avec les années, des races ont été obtenues par des croisements, mêlant parfois des fragilités pathologiques ou malformations génétiques qui se transmettent à la descendance. Les chiens aux oreilles pendantes ont plus de risques de développer des maladies oculaires et des otites. Les chiens de petite taille, souvent plus vifs et nerveux, sont plus sujets aux problèmes digestifs et doivent souvent bénéficier d’un régime alimentaire particulier. En bref, chaque race présente ses faiblesses, qui sont tout autant de rendez-vous vétérinaire à prendre et de soins à prodiguer régulièrement.
Les tarifs pratiqués
Pour finir, votre budget dépendra beaucoup également des tarifs pratiqués par votre vétérinaire. La difficulté sur ce secteur est que les tarifs ne sont pas conventionnés, ce qui signifie qu’il n’existe pas de convention passée avec l’Etat pour plafonner les tarifs des cliniques vétérinaires. Selon si elles se trouvent en zone rurale ou urbaine, à Paris ou en province, et selon s’il y en a d’autres dans un périmètre proche sont tout autant de facteurs qui impactent les prix qui peuvent passer du simple au double pour une prestation identique.
Souscrire une assurance chien
Pour contrer l’épée de Damoclès des soins vétérinaires, des assurances pour chien existent sur le même concept que nos propres mutuelles. Plusieurs formules allant de la plus basique économique à l’optimale complète sont proposées par des organismes assureurs spécialisés dans la santé des animaux de compagnie. Selon le budget que vous souhaitez y consacrer bien-sûr, certaines proposent :
- Des frais vétérinaires jusqu’à 100% remboursés ;
- Avec ou sans franchise ;
- Avec ou sans plafond annuel ;
- Une garantie décès ;
- Une assurance responsabilité civile.
En bref, c’est une garantie sérénité pour le maître, et une garantie d’accès aux soins pour l’animal, pour un budget mensuel allant de 10 à 50 €. Attention cependant à bien en connaître les conditions. Selon l’âge de votre chien, et notamment s’il a plus de 7 ans, certains organismes refuseront de vous assurer, ou bien feront grimper les tarifs.
Comment limiter les dépenses
L’assurance chien est une bonne option pour limiter les frais trop importants. Cependant, elle ne dispense pas du paiement de l’intégralité des soins et nécessite tout de même le versement d’une cotisation mensuelle. Pour les propriétaires aux revenus modestes pour qui l’accès aux soins vétérinaires est difficilement envisageable, d’autres solutions existent.
Les associations de protection animale
Les refuges animaliers peuvent prodiguer des soins à votre animal, sur conditions de ressources uniquement. A priori, les soins dispensés se limiteront aux soins de base, notamment la vaccination, les antiparasitaires et le contrôle annuel, ce qui peut bien souvent largement suffire heureusement. Ces initiatives permettent de lutter contre le non-recours aux soins, et de donner des conseils experts aux propriétaires qui pourraient parfois minimiser ou négliger un symptôme pathologique chez leur animal.
Les dispensaires animaliers
Qu’il s’agisse des dispensaires de la SPA (Société Protectrice des Animaux) ou encore de la fondation Assistance des Animaux ou d’autres encore, des dispensaires animaliers proposent des soins vétérinaires experts à moindre coût, sur conditions de ressources. La tarification s’applique par un système de barème, selon votre capacité de financement et sans surévaluation, le reste revenant à la charge du dispensaire. Généralement, il est simplement demandé l’équivalent d’une participation au fonctionnement courant du centre (amortissement des équipements, achats des fournitures de soins, etc. hors rémunération des vétérinaires).
Les vétérinaires solidaires
Certains vétérinaires font le choix d’adhérer à l’association Vétérinaires pour tous. Ce sont des vétérinaires parfaitement qualifiés et expérimentés, qui exercent leur métier dans une démarche solidaire de lutte contre le renoncement aux soins pour des raisons financières. Aussi, les tarifs pratiqués sont généralement pris en charge aux 2/3 par l’association, et seul le tiers restant revient au propriétaire. Bénéficier de cet avantage n’est possible que sous conditions de ressources.
Les cliniques étudiantes
4 écoles de vétérinaires existent sur le territoire national, à Nantes, Toulouse, Lyon et Alfort. Ce sont des établissements dont les soins sont prodigués par des étudiants avec un service d’urgence ouvert 24/7, sous la supervision de vétérinaires qualifiés et expérimentés. Comme un Centre hospitalier d’urgences classique, il présente les mêmes avantages : un suivi sérieux et une facture largement réduite. Le temps d’attente sera proportionnellement semblable également, alors mieux vaudra s’armer de patience tout de même.
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